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ACTUEL MARX. SECTION SCIENCES POLITIQUES


Atelier 5. Vendredi 24 septembre 2010, 14h-16h, salle 318. Les formes de la critique sociale dans les années 70


Modérateur : LANDRIN Xavier, xavier.landrin@yahoo.fr



Cet atelier s’insère dans le cadre des réflexions politistes du Congrès sur le thème des « crises, révoltes et utopies ». Il traitera en particulier, à la suite de travaux sociologiques plus ou moins récents portant sur les années 68, des formes et des temporalités de la critique sociale dans les années 1970. Sans engager de définition préalable de la « critique sociale », on s’interrogera collectivement sur ses modalités, sa portée et les différents labels qu’elle revêt dans les différents univers où elle émerge et se transforme. On questionnera parallèlement le problème de la continuité et de la discontinuité de ces entreprises critiques par rapport aux ruptures de légitimité et de consentement révélées par la conjoncture de mai-juin 68. Dans quelles dynamiques s’enracinent-elles ? Comment rendre compte des mécanismes collectifs de structuration de la critique sociale sans araser toute la richesse et les spécificités des cas évoqués ? On accordera une attention particulière à certains phénomènes qui paraissent sous ce rapport essentiels :

- La circulation transnationale des références, des textes et des pratiques, culturelles ou militantes, les espaces qu’ils empruntent, les médiations qui les transforment, et les retraductions dont ils sont l’objet. Il ne suffit pas en effet de poser d’emblée l’uniformité ou la parenté, au moins pour certains pays européens, de la critique sociale, mais au contraire de revenir sur des phénomènes de circulation et de réappropriation régionaux qui fabriquent une apparence d’homogénéité internationale. Quels que soient les terrains (l’édition de livres critiques, les fanzines et les revues « underground » ou « contre-culturels », le militantisme écologique, la formation de nouvelles alliances dans l’univers intellectuel), ces modalités spécifiques d’appropriation et de recréation des références étrangères livrent des enseignements indispensables sur la construction de la critique sociale.

- La redéfinition des frontières entre les espaces culturels, politiques et savants, qui est elle-même un facteur de circulation des productions et des pratiques. Cette redéfinition des frontières, dont les effets varient en fonction de la situation des acteurs, de leurs investissements et des ressources dont ils disposent, engendre entre eux une proximité qui, dans une période antérieure, pouvait sembler improbable ou inespérée. Cela produit non seulement des effets sur la perception de la légitimité politique, intellectuelle ou artistique, mais aussi un brouillage plus ou moins temporaire des hiérarchies et des classements.

- La fonction pratique des labels et des désignations utilisés par les acteurs. Ceux-ci renferment évidemment des polémiques, des clins d’œil, des entreprises de promotion ou d’appropriation ; c’est ce que l’on observe à travers la trajectoire de labels désignant des groupes comme les « nouveaux philosophes », des concepts savants répondant notamment à des transformations exogènes comme le « biopouvoir », des formules recouvrant des productions et des références incommensurables comme l’ « underground » ou la « contre-culture ». L’attention portée à ces désignations permettra non seulement de mieux suivre les logiques sociales et discursives de la critique sociale, mais aussi de prévenir contre certaines formes d’anachronisme toutes les fois où elles seront invoquées comme catégories d’analyse.



HAGE Julien, hagejulien@hotmail.com, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, CHCSC



Une nouvelle tribune pour des sciences humaines et sociales plus militantes : l’investissement et le traitement éditorial des éditions François Maspero



À la fin des années 1950, de nouveaux genres éditoriaux font leur apparition : d’une part, les collections de documents politiques, de « Frontières ouvertes » aux éditions du Seuil à « Cahiers Libres » chez François Maspero ; d’autre part, de nouvelles séries de théorie critique, d’« Arguments » chez Minuit à « Médiations » chez Denoël Gonthier. Ces collections, faisant écho à l’avènement de nouvelles disciplines au sein des sciences humaines et sociales, connaissent un essor rapide ensuite amplifié par Mai 68, qui leur permet de rencontrer un succès et un écho absolument inédits en termes de tirages, notamment grâce aux collections de poche. Elles permettent à des auteurs restés inédits ou dans l’ombre jusque-là d’être publiés, et même à quelques-uns d’entre eux d’acquérir une consécration publique qui change complètement leur statut et leur permet ainsi une « sortie du ghetto académique », pour reprendre les termes du philosophe grec Nicos Poulantzas. De nouveaux types de livres font alors leur apparition : des recueils d’articles, des études plus réactives sur l’actualité, ainsi que des ébauches théoriques de recherche en cours, volontiers polémiques, sur de nouveaux objets tels que l’immigration, les diasporas ou l’écologie. Les éditions Maspero seront l’un des initiateurs privilégiés de ces renouvellements, avec un investissement aussi substantiel que précurseur dans les sciences humaines et sociales, avec les collections « Textes à l’appui » (1960), « Théorie » de Louis Althusser ou « Économie et socialisme » de Charles Bettelheim (toutes deux en 1964). Nous nous intéresserons à la nouvelle manière de conjuguer le savoir et l’intervention durant ces années-là, au succès de textes qui sortent du seul champ académique pour intégrer le circuit de la plus grande diffusion, ainsi qu’aux nombreux transferts culturels à l’œuvre –ou comment la « petite collection maspero » s’inspire du modèle de la collection « edition suhrkamp », sans doute le plus grand vecteur éditorial contemporain de théorie critique en Europe –, ainsi qu’à la promotion de nouveaux auteurs et chercheurs dans le champ universitaire et académique via le vecteur éditorial.



MORENO PESTAÑA José Luis, joseluis.moreno@uca.es, Université de Cadix / CSE-CESSP



Langage politique et langage savant dans les années 70 : Michel Foucault en situation.



Une grande partie des travaux consacrés aux trajectoires d’auteurs académiques ou de producteurs culturels qui s’associent, dans les années 1970, au travail collectif de la critique sociale, délaisse très souvent la question des modalités de circulation et de retraduction des mots d’ordre politique dans l’univers intellectuel et des concepts savants dans l’univers politique. Il est bien sûr nécessaire de prêter une attention particulière aux réfractions et aux censures qu’exercent les champs intellectuel et académique pour comprendre la transformation des discours académiques et intellectuels qui prennent souvent l’aspect, si l’on se donne la peine de les observer sous cet angle, de discours doubles, destinés à fonctionner sur des scènes multiples, et recélant des clins d’œil ou des micro-distinctions que seuls le regard indigène peut percevoir. C’est toute l’historicité du discours foucaldien qu’il s’agira ici d’appréhender en mettant en perspective, pour mieux comprendre les enchaînements conceptuels de ce discours, les relations que Foucault établit entre les dilemmes intellectuels auxquels il est confronté et les conflits de l’univers politique. Pour saisir ce mécanisme propre aux conjonctures de transformation idéologique et politique, dont les « années 1970 » sont une illustration particulière, on montrera avec le plus de précision possible, comment la conjoncture politique produit des tensions, des hésitations et une complexité nouvelles dans le discours de Foucault. On verra ainsi que la substitution du concept de gouvernementalité à celui de biopolitique, l’abandon d’une perspective de classe, ou encore le privilège accordé par Foucault au modèle de la sécurité sur celui de la discipline, renvoient à des phénomènes intellectuels (les conflits avec Deleuze et le gauchisme, l’alliance avec les « nouveaux philosophes », la démarcation par rapport à la sociologie critique), aussi bien que politiques (l’émergence d’une nouvelle gauche incarnée notamment par Michel Rocard, l’assimilation de plus en plus courante du marxisme au socialisme réel). On espère de cette façon, à partir d’un cas qui n’est pas isolé, mettre au jour les formes de réorientation, de reconversion ou de transformation du discours intellectuel « critique » dans les années 1970.



CARRIÉ Fabien, fabien.carrie@hotmail.fr, Université Paris Ouest, GAP



Spécisme et libération animale : la genèse d’une cause « non-humaine » dans les années 70.



Véritable « croisade morale » au nom des bêtes, le mouvement de libération animale regroupe militants et intellectuels autour d’une même revendication, l’arrêt de toute forme d’exploitation d’un animal représenté comme un sujet à part entière, quel que soit son espèce d’appartenance. S’il est possible de situer les prémices de cette mobilisation sociale avec la création des collectifs anglais de « Hunt sabotage » au début des années 60, c’est au cours des années 70 que le mouvement se structure, avec la diffusion en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d’articles et d’ouvrages consacrés à la « question animale » par des intellectuels nouveaux entrants comme Peter Singer et Tom Regan ou encore l’ancien expérimentateur Richard Ryder. Ces travaux, les concepts comme « spécisme » ou « droit des animaux » qui y sont développés, les considérations philosophiques et les découvertes en éthologie, biologie et psychologie animale qui y sont exposées, vont constituer un stock initial que les militants vont rapidement s’approprier, contribuant à la structuration de la mobilisation et à sa formalisation idéologique. Etudier les conditions de production et de diffusion de ces travaux ainsi que les trajectoires de leurs auteurs et de leurs promoteurs revient dès lors à dégager certaines des stratégies et des logiques sociales au principe de l’émergence de ce mouvement dans les années 70, à mettre en lumière les conditions de possibilité d’une mobilisation collective questionnant le bien-fondé de rapports de force naturalisés.



MICHEL Jean-François, Journaliste free lance



Comment et pourquoi fait-on une revue underground généraliste? Retour sur une expérience individuelle et collective (entretien avec Xavier Landrin).



La « presse underground » ou « contre-culturelle » des années 1970 est l’un des phénomènes aujourd’hui les plus délaissés par les sciences sociales, qu’il s’agisse de la sociologie du journalisme, de l’histoire des mouvements sociaux ou de la sociologie des utopies. En revenant sur la création, la trajectoire et les contenus de la revue Quetton, revue underground cherbourgeoise, qui voit le jour à la fin des années 60, on montrera que les interprétations sollicitant une vision réifiée du militantisme des années 1970 (authenticité ou reconversion, réussite ou échec de l’utopie critique, militantisme gauchiste ou contre-culturel, etc.) sont inopérantes pour rendre compte de ce type d’activités et de trajectoires, et qu’elles doivent être au mieux amendées par une interprétation plus sensible aux phénomènes locaux et aux études de cas, sans oublier les mécanismes génériques qui structurent des activités et des trajectoires analogues. On évoquera ainsi le parcours d’obstacles que constitue la mise en place et la pérennisation d’une revue underground, rétrospectivement labellisée « contre-culturelle », en insistant sur les conditions matérielles (souvent négligées par l’historiographie), sur les motivations et les cadres idéologiques qui y président, sur la dimension collective d’une telle entreprise, et les opportunités positives ou négatives qu’elle produit. On s’interrogera parallèlement sur ce qui a fait durer cette publication de la fin des années 1960 à nos jours, en empruntant un autre diagnostic que celui, binaire et simplificateur, de la réussite ou de l’échec. C’est notamment le retour sur la formation et l’évolution d’un « conatus artistique » singulier, mais propre à l’univers de la critique sociale des années 60 et 70 qui permet le brouillage des classements et les rencontres artistiques apparemment improbables, que l’on peut fidèlement ressaisir les raisons d’une persévérance dans une forme d’art anti-institutionnelle.



Plénière Sciences Politiques. Vendredi 24 septembre 2010, 16h-18h, Théâtre. Etat-monde

Modérateur : ANDERSSON Nils, andenils@noos.fr



BIDET Jacques j.bidet@wanadoo.fr, philosophie, professeur, Université Paris-Ouest Nanterre



Le concept d’Etat-monde



Dans Théorie générale (PUF, 1999), j’ai introduit le concept d’ « Etat-monde », qui ne signifie pas « Etat mondial » (World State), mais s’interprète généalogiquement à partir d’ « Etat-nation ». Il ne désigne ni un projet, ni une utopie, ni une idée régulatrice, mais un état de fait en gestation, un terme de la « modernité » : une étaticité de classe, rampante, à l’échelle ultime, imbriquée dans un Système-monde. Cette hypothèse est appelée à s’expliquer et à se développer face aux controverses qu’elle ne peut manquer de susciter.



BALIBAR Etienne, e.balibar@wanadoo.fr, philosophie, professeur, Université Paris-Ouest Nanterre



Le « renversement » du nomos de la terre qui succède maintenant à la décolonisation (avec le déplacement des « centres » ou régions motrices de l’accumulation du capital, et de son modèle dominant, vers les anciennes « semi-périphéries » : avant tout la Chine, secondairement l’Inde et le Brésil) conduit non pas sans doute à une transformation de l’Europe en une nouvelle zone sous-développée, mais en un champ clos entre forces antagonistes dans la concurrence mondiale, donc virtuellement à un éclatement de la construction politique européenne, pour en rien dire de son « modèle social », sauf très improbable initiative politique « communautaire » impulsée d’en bas…. Rien de plus éloigné, bien sûr, des perspectives d’un « Etat mondial », plus utopique que jamais. Tout ceci naturellement est lié à l’idée que le marxisme et le post-marxisme s’obnubilent sur des schèmes d’évolution temporelle, au lieu de prendre en compte l’espace, la géographie, la géopolitique et la géo-économie…



TRAVERSO Enzo, e.traverso@wanadoo.fr, science politique, professeur, Université de Picardie, EHESS



PINHEIRO DE SOUZA José Milton mtpinh@uol.com.br, professeur de sciences politiques da Universidade do Estado da Bahia – UNEB - Brésil



Atelier 6. Samedi 25 septembre 2010, 9h30-11h30, salle 318. Penser le néolibéralisme. Organisé par la Revue Internationale des Livres et des Idées

Modérateur : VIDAL Jérôme jerome@revuedeslivres.net Directeur de La Revue Internationale des Livres et des Idées (revuedeslivres.net)



La discussion à laquelle donnera lieu l'atelier "Penser le néolibéralisme" déclinera les thèmes suivants : Le néolibéralisme, un projet politique impossible ? (néolibéralisme et crise) ; Comment peut-on ne pas être néolibéral ? (néolibéralisme et "nécessité économique") ; Y a-t-il un ou des néolibéralismes ? (néolibéralisme et États-nations) ; Sommes-nous vraiment devenus des sujets néolibéraux ? Mai 68 et les luttes "minoritaires", terreau du néolibéralisme ? Ces interrogations seront orientées par le souci de dégager les conditions concrètes des résistances et des luttes d'émancipation aujourd'hui



A lire sur le web



LAZZARATO Maurizio, sociologie,



JEANPIERRE Laurent, laurent.jeanpierre@univ-paris8.fr, science politique, professeur, Université Paris-VIII Saint-Denis



LAVAL Christian, sociologie et histoire des idées, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense



Atelier 7. Samedi 25 septembre 2010, 11h30-13h30, salle 318. L'impact de la crise dans l'espace public français. Atelier commun avec la section de sociologie

Modérateur : VOILLIOT Christophe, voilliot@aol.com



BECHIR AYARI Michaël, ayari@laposte.net, science politique, ATER, Université de Nice Sophia-Antipolis



« Je ne suis plus connoté à gauche » : La nouvelle jeunesse du terme « capitalisme » dans l’espace médiatique français



Cette communication tentera à partir des archives du journal français Le Monde de montrer dans quelle mesure le terme « capitalisme » est sur-utilisé et délesté de sa connotation « gauchiste » depuis l’irruption médiatique de la crise financière au mois de novembre 2008. Il s’agit de montrer en quoi cette évolution sémantique, bien que circonscrite à un quotidien national et appréhendée dans le cas d’autres média de manière assez intuitive, pose la légitimité d’une réflexion sur l’éventuelle réapparition d’un horizon d’attente révolutionnaire remettant en question le consensus « idéologique » dominant depuis le début des années 1980. La crise sera appréhendée en tant qu’évènement fondateur vecteur de cet horizon d’attente.



GEISSER Vincent, vgeisser@mmsh.univ-aix.fr, sociologie, chargé de recherche, CNRS



La diversité ethnique contre la question sociale



Depuis le début des années 2000, l’on assiste à une diffusion rapide au sein du champ politique français de la notion de « diversité », présentée par ses promoteurs comme une solution miracle aux discriminations ethniques et aux inégalités sociales. Héritée du monde de l’entreprise et du milieu des affaires, la diversité néo-libérale est perçue comme un élément de redynamisation de la vie politique française, grâce à la cooptation d’élites issues des minorités dites « visibles » (Maghrébins, Noirs, Arabes, Musulmans…). Or, ce remède miracle est porteur d’effets pervers que nous tenterons d’analyser dans notre communication. La success story de la diversité contribue à perpétuer la production structurelle des discriminations ethniques et sexistes et, plus grave encore, des inégalités de classes au sein du champ politique. Ainsi, nous tenterons de montrer que la diversité participe d’un processus d’euphémisation de la « question sociale » ou, pire, d’un détournement des nouveaux enjeux de classes qui pointent en cette période de crise économique.



AMENNA Ameziane, amezianeamenna@hotmail.com, science politique, ancien ingénieur de recherche au ministère de l’économie en Algérie



Les solutions à la crise « financière » de 2008, rien de nouveau sous le soleil : La grille de lecture marxienne de Karl Marx à Amadeo Bordiga



Cette contribution a pour but de mettre en perspective les différentes interprétations de la crise dite « financière » de 2008 à la lumière d’un corpus théorique largement sous-exploité en sciences sociales : les analyses économiques de théoriciens marxistes non universitaires. Ainsi, Ernest Mandel, penseur « trotskyste » héritier de l’opposition de gauche internationale réinsère la crise dans la perspective dynamique des cycles de reproduction du capital. Dans le même ordre d’idée, Amadeo Bordiga, principal théoricien de la gauche communiste italienne, distingue, dès le milieu des années 1950, les crises selon leur durée et leur profondeur. Tout d’abord, il s’agit de situer l’apport de ces deux auteurs dans le sillage de la pensée marxienne originelle à travers la présentation d’extraits de textes et notes de bas de page méconnus, traduits et publiés aux éditions La Pléiade sous la direction de Maximilien Rubel. Dans un second temps, il s’agit de montrer en quoi les débats actuels sur la nature et l’origine de cette crise ne diffèrent en rien de débats plus anciens déjà évoqués sinon « tranchés » par Karl Marx et Friedrich Engels.



MAZIERES-VAYSSE Adrien, science politique, a.mazieres.vaysse@sciencespobordeaux.fr, allocataire de recherche-moniteur, IEP de Bordeaux



BETTINGER Matthieu, mbettinger@free.fr, doctorant, Université Paris 8 Saint-Denis



Classes sociales en crises et enjeux contemporains de leur reconstruction



La crise des classes sociales, et de la catégorie de classe ouvrière en particulier, tient tant aux transformations importantes de l’appareil productif qu’au mode de construction de la classe dans la période précédente aboutissant à une classe essentialiste qui se fige, se réifie. L’enjeu contemporain consiste à parvenir à construire des classes qui ne se réifient pas. Nous développerons ici qu’il faut considérer la classe comme une catégorie en crise permanente, et qu’il faut la construire comme telle. Pour contrecarrer l’ossification de la classe, il s’agit de ne pas imprimer la rigidité de la réalité sociale, mais de reconstruire la classe sur le mode de l’essentialisme stratégique, avec la précaution de rendre la plus forte possible une conscience positive de l’hétérogénéité fondamentale du réel. On croisera les apports des sciences sociales et de la philosophie, de Badiou à Derrida, de Bourdieu à la sociologie critique pour formuler les voies d’une reconstruction d’une classe structurant les rapports sociaux de travail.



Atelier 8. Samedi 25 septembre 2010, 9h30-11h30, salle 311. Face au capitalisme financiarisé, la démocratie économique – une stratégie politique transformatrice. Organisé par Espace Marx

L’intervention politique face à la grande crise du capitalisme financiarisé à pris une nouvelle ampleur et une nouvelle signification. La nature des interventions étatiques, entre le modèle de market state et un autoritarisme grandissant, est à analyser afin de concevoir une alternative démocratique. A présent, la phase de la crise de la dette publique cristallise les différents facteurs à l’origine de la grande crise et rend cette crise concrète pour les populations. L’expérience historique du mouvement ouvrier et de la gauche nous apprend qu’un simple contrôle de l’économie sous des formes étatiques traditionnelles ne permet d’avancer ni vers une nouvelle démocratie ni vers un autre type d’économie. Dans les confrontations actuelles, une nouvelle conception de la démocratie économique comme concept multidimensionnel, comme démocratie élargie et développée permettant de dépasser le despotisme du capital devient une exigence concrète. Face à la crise globale et ses causes profondes, le concept de démocratie économique - concept stratégique, comme véritable vecteur de la transformation sociale – peut permettre de bâtir une approche alternative globale et concrète, à partir des contradictions aiguisées par la grande crise.



Présidence : GAUTHIER Elisabeth, directrice d’Espaces Marx, membre de la direction de Transform ! Europe



VILLIERS Claire, claire.villiers@free.fr, ancienne vice-présidente de la région Ile de France chargée de la démocratie régionale, co-présidente d’honneur de la Fondation Copernic



Enrichir la démocratie pour la transformation sociale.



KRÄTKE Michaël, m.kraetke@lancaster.ac.uk, Professeur d’économie politique, directeur de l’Institut des Hautes Etudes de l’Université de Lancaster, membre du conseil scientifique de la Fondation Rosa Luxemburg.



Penser la démocratie économique



Atelier 9. Samedi 25 septembre 2010, 11h30-13h, salle 311. Crise, évolution des consciences et enjeu d’une nouvelle hégémonie culturelle. Passer de mouvements sociaux éclatés et pluriels à un mouvement social posant les enjeux d’une transformation sociale émancipatrice.Organisé par Transform !

Le monde traverse d’immenses bouleversements. À une période marquée par l’effondrement du « socialisme d’Etat » succède une phase dominée par la crise globale du capitalisme, une crise du mode de vie capitaliste. L’Europe risque d’entrer dans une phase d’instabilité sociale et politique, dans le cadre d’un processus de déclin de son importance politique et sociale au plan mondial. En quoi l’aiguisement des contradictions, modifie-t-il les consciences, les possibles en matière de transformation sociale ?

Comment interpréter la phase actuelle de la confrontation de classe, comment repenser un « bloc historique » qui posséderait la capacité de mobiliser des forces sociales et politiques en fonction des besoins de développement de notre époque ? De nombreuses luttes sont menées dans les entreprises et la société. Comment passer de la réalité plurielle des mouvements sociaux, qui ont chacun leur identité, leurs logiques, leurs objectifs, à « un » mouvement social qui pose dans leur globalité les enjeux de société ? Quelles réponses politiques aux enjeux et aux questionnements qui émergent des mouvements sociaux ? Et quels processus politiques pour favoriser l’appropriation collective des questions de la transformation sociale et le passage des mouvements sociaux pluriels au mouvement social ? Comment passer de rassemblements majoritaires basés sur les résistances à un « projet de société » qui vaille la peine de rêver et d’agir ? Est-ce que le mot « transformation », mot neutre et sans saveur, ne trahirait pas un manque paralysant ?

Un processus de transformation démocratique est historiquement à inventer. Et avec lui une théorie et une pratique de la démocratie, une conception institutionnelle qui le rendent possible.



Présidence : CROZAT Dominique, membre de la direction d’Espaces Marx



BAIER Walter , baier@transform-network.net, économiste autrichien, coordonnateur de Transform ! Europe



La réception de Gramsci. Penser la transformation



DUMAS Maryse , m.dumas@cgt.fr, Syndicaliste CGT, dirigeante confédérale de 1995 à 2009



Mouvement social, résistance, engagement, transformation sociale, politique, quoi de neu

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