En dépit d'une faible reconnaissance scientifique et de rétributions économiques moyennes, le travail social, aujourd'hui accusé de favoriser l'assistanat, continue d'attirer de nouvelles recrues. Venir en aide, insérer socialement, diminuer les souffrances, agir sur leurs causes, sinon changer le monde, restent des objectifs mobilisateurs. Les engagements des travailleurs sociaux sont cependant mis à mal par la restriction des moyens dont ils disposent.
Comment expliquer la pérennité des vocations et la persistance des investissements ? Comment font-ils pour tenir ? Tel est l'objet de ce livre, fruit d'une enquête ethnographique de longue durée. Prenant au sérieux les pratiques, même les plus triviales, elle a mis en évidence les différents modes de présentation qu'adoptent les travailleurs sociaux et les registres qu'ils mobilisent pour rendre compte de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font. Elle a conduit à dégager trois pôles : les travailleurs sociaux cliniques trouvent leur énergie dans l'atténuation de la souffrance des usagers, les travailleurs sociaux militants dans le travail politique qu'ils entreprennent et les travailleurs sociaux normatifs dans la sensibilisation au respect des règles, perçu comme facteur d'intégration. Parce que le sens attribuéà l'engagement est sans cesse questionné et parce que le désenchantement les guette, le livre montre les ajustements et réajustements qui ponctuent leur carrière et influent sur leurs « raisons d'être ». Remerciements Introduction Univers flou, frontières fluctuantes et luttes de concurrence Des métiers de femmes sous domination masculine Situer : l'empreinte des théories du contrôle social Pour une lecture socio-ethnographique du travail social Un univers tripolaire I / Espérer un titre : les travailleurs sociaux cliniques 1. La souffrance au principe du travail clinique Les accidents biographiques La souffrance comme principe structurant de l'engagement «Être à sa place »... de femme 2. Pratiques cliniques en travail social : parler, c'est réparer Les modalités de la réparation Ce qui distrait de la réparation Travail d'ouverture : la recherche de proximité avec les professions dominantes Travail de fermeture : la concession d'une place 3. L'univers éthéré des pratiques cliniques « Travailler sur soi » Le superviseur comme « autorité morale » La supervision en travail social : une forme laïcisée de confession Des formations courtes et des lectures à haut rendement symbolique Les croyances comme références 4. Synthèse : les bénéfices d'une domination euphémisée Des pratiques de maîtrise Ce que permet la psychologie La reconnaissance des usagers : mode de présentation et utilisation supplétive Les vertus des croyances II / Mobilisations improbables : les travailleurs sociaux militants 5. S'engager L'impossibilité de « rester sans rien faire » Le parti comme instance de structuration Hériter de l'engagement de ses parents 6. Pratiques militantes en travail social : mettre en place des « supports »Supporter Des « professionnels du travail d'explicitation » La foi, et ses conditions, dans la collectivisation des problèmes individuels Des savoirs pour (se) mobiliser Ceux qui donnent du sens au monde 7. Luttes et recherche d'alliance Concurrences militantes Délimitation de l'univers du travail social militant Rétributions en espaces hostiles et conditions de la félicité militante 8. Synthèse : le prix des luttes Porter la parole Savoir d'où l'on vient : ne pas l'oublier ou tenter de s'en écarter Pertes et profits du travail social militant La reconnaissance des usagers : mode de présentation et utilisation supplétive Charisme, persistance du charisme et affinités électives Des habitus rétifs III / Un travail comme un autre : les travailleurs sociaux normatifs 9. Une profession sans passion Les contraintes du « hasard » ou du « choix par défaut » Du hasard au respect des règles 10. Pratiques et principes d'orthopédie normative : travailler dans un cadre et le faire respecter S'en remettre au travailleur social pour (se) mettre en ordre S'inscrire dans un cadre : dans la « réalité» Contrôler (S')Imposer : des conversions forcées ? 11. L'attachement « au terrain » contre les « savoirs théoriques » Appropriation de l'espace et séparation des sphères Le terrain plutôt que les savoirs théoriques Le rapport non académique aux savoirs 12. Synthèse : les bénéfices d'une domination assumée Des habitus ajustés dans un univers valorisant Échange et dénis de reconnaissance La reconnaissance des usagers : mode de présentation et utilisation supplétive Des habitus désajustés dans un univers ingrat Investissement déçu et retrait résigné « Mais qu'est-ce que je fous, moi, comme boulot ? » Conclusion Postface de Gérard Mauger Travail social clinique, militant, normatif Un champ du travail social ? Travail social et « socioanalyse » Travail social et «économie du capital symbolique » Bibliographie. |
Intervención ayer en Traficantes de sueños durante la presentación de Foucault y la política ¿Quién es un buen lector de Foucault? Es uno que no toma de Foucault lo que le viene en gana, sino el que aspira a tener por entero el espíritu de Foucault “porque debe haber el mismo espíritu en el autor del texto y en el del comentario”. Para ser un buen lector de Foucault, un buen foucaultiano, deben comentarse sus teorías teniendo “la profundidad de un filósofo y no la superficialidad de un historiador” Es una broma. En realidad, el texto anterior resume "¿Qué es un tomista?", un texto del insigne filósofo de la Orden de predicadores Santiago Ramírez, y publicado en 1923. Pero los que comentan filósofos, Foucault incluido, siguen, sin saberlo, el marco de Ramírez. Deberían leerlo y atreverse a ser quienes son, tal y como mandaba Píndaro. El trabajo filosófico, desde esta perspectiva, consiste en 1. Se adscriben a una doctrina y la comentan mediante par
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